Samedi 11 juin ...8h. Un bon soleil matinal éclaire le petit port de Port Lay. Les canotes et les rares maisons se reflètent dans leur écrin liquide. Silence et tranquillité. On a peine à croire qu'à 14h pétantes, le premier concurrent des championnats du monde s'élancera entre les deux môles avec l'idée de conquérir le titre suprême! Parti quelques minutes auparavant de Port Tudy, un convoi secret s'approche du port. Voila les deux bateaux qui ont été élus pour faire concourir les godilleuses et les godilleurs.Les premières piloteront un "Ilur". Jolie coque à clins de contreplaqué alors que les autres auront à faire avec une annexe de dundee construite en bordée classique, de même taille mais plus lourde.
Descendant les vieux escaliers aux marches inégales, les premiers curieux viennent prendre la température de l'évènement à venir. Les premiers prétendants au titre leur emboitent bientôt le pas. Assis à son bureau de directeur de course, Patrick ouvre son cahier et de sa meilleure écriture confirme les inscriptions et attribue les ordres de passage. Il en impose , revêtu de son t-shirt noir spécial "championnat du monde" arrivé de Bayonne la veille au soir par le dernier "vapeur" et qui moule son torse puissant de mytiliculteur.(Merci a "ZANZIBAR PRODUCTION" qui les a gracieusement offerts à la NO FEDERATION DE GODILLE .)
LA sono est installée au bout de la cale, on attend le chronométreur officiel qui arrive à la voile du continent...Sera t-il à l'heure?
Les panneaux d'affichages des temps sont fixés sur le corps de la vieille grue. Les roadies descendent tables , bancs , caisses de bières, stock de t-shirts. La banderole officielle "Départ/arrivée" est tendue entre les deux mires de la ligne. La bouée soufflante réalisée par la grand designer Cyril des abers costarmoricains est mouillée à l'ouvert de l'anse. Maud, la secrétaire de la NO FEDERATION, déplace son corps de rêve à tous les postes et lance ses instructions d'une voix ferme et autoritaire qui sait pourtant rester douce et remplie d'un charme tranquille et maitrisé.
Le "théâtre" s'anime alors que le soleil prend lentement sa place au ciel.
Dans les cuisines,Yvon; aidé d'Ilona et de Sophie manipule déjà ses lourdes gamelles et découpe les lieux et les rougets, pèle les pommes de terre, émince les oignons. Il faudra bien la journée pour servir la cotriade de ce soir.
Enfin, tout se bouscule, les concurrents arrivent maintenant par vagues successives...Ils viennent des 4 coins du monde accompagnés de leurs familles et de leurs entraineurs. Du Golfe du Morbihan, de Belle Isle en mer, d'Hennebont, de Locmiquelic, de Lorient, de Nantes, de Rennes et même du lointain Montreuil. Nombreux aussi sont les concurrents groisillons qui ,bras croisés et regards fiers, jaugent l’épaisseur des bras des athlètes étrangers venus les défier dans leurs eaux. Nerveux, l'esprit déjà "dans la course", certains compétiteurs ont embarqué sur les canotes et empoignent les avirons pour quelques "runs" d'entrainement.
13.53 H : Le jury s'installe sur le podium. Le chronométreur officiel a chaussé ses impressionnantes lunettes en cul de bouteille, et vérifie ses trois chronomètres réglementaires.Le commentateur officiel tapote sur le micro et toussote pour s'éclaircir la voix.
Une brise de sud ouest amoindrie par les reliefs anime le plan d'eau en risées encore timides. Le cri strident d'un goéland résonne dans l'espace de Port Lay. L'ambiance est tendue comme un string sur la plage de COPACABANA .L'atmosphère est comme saturée de tension nerveuse tant les enjeux sont importants .
14/.00 H .Le premier "top" est donné. Le premier coureur lance la carène de son bateau vers la bouée à virer....
La foule compacte s’agglutine alors au bord du quai –ainsi qu’une vague humaine venue a l’assaut de la mer. Personne ne veut manquer une seconde de ces « runs» solitaires.
A peine les temps réalisés sont-ils annoncés qu’ils sont instantanément affichés sur le panneau géant par le scribe officiel.
Alors qu’il franchit la ligne d’arrivée sous les hurlements du public , François Robert (Olympique du Ter) explose littéralement les temps précédents. La bave aux lèvres ,les avant bras tétanisés par l’effort, il accoste la pente de la cale officielle. Sur son visage encore marqué par l’effort se dessine un sourire de vainqueur.
Les concurrents se succèdent sans temps mort, l’organisation parfaite des passages permettra de faire passer les quarante six coureurs engagés dans cette épreuve de « contre la montre ».
Personne encore n’inquiète François Robert qui signe déjà ses autographes au sein de la marée humaine. Plusieurs top modèles lui font discrètement de l’œil .
On a souvent tort de s’asseoir sur ses lauriers…Les faits le démontrent à chaque fois d’une manière brutale et impitoyable : Dès les premiers coup de « pelles » vigoureux donnés par Joel Morvan (Ar godille club de belle isle en mer ), les amateurs de godille comprennent. Ils comprennent qu’il ne faut jamais s’asseoir sur ses lauriers, même si on l’a déjà dit ! Gabarit compact, jambes d’acier, geste puissant répété avec la régularité d’un métronome, Joel ,revêtu de son célèbre "ty cheurt" « I love Belle isle », lance son embarcation quasiment à la vitesse du son ( 300 mètres / seconde. NDLR). Il effectue un virage presque parfait de la bouée officielle et rentre à la maison comme si il avait de l’acide de batterie à la place du sang. Les vaguelettes née du balancement de la coque s’en vont lentement rejoindre les roches de la côte en créant un tsunami respectable. Poing levé, sourire béat, il franchit la ligne en pulvérisant le meilleur temps. Le voilà lui aussi champion du monde. Le restera t-il ?
C’est ce que vous saurez lors du prochain épisode....!
(…A suivre)
vidéos en ligne sur You Tube!
Descendant les vieux escaliers aux marches inégales, les premiers curieux viennent prendre la température de l'évènement à venir. Les premiers prétendants au titre leur emboitent bientôt le pas. Assis à son bureau de directeur de course, Patrick ouvre son cahier et de sa meilleure écriture confirme les inscriptions et attribue les ordres de passage. Il en impose , revêtu de son t-shirt noir spécial "championnat du monde" arrivé de Bayonne la veille au soir par le dernier "vapeur" et qui moule son torse puissant de mytiliculteur.(Merci a "ZANZIBAR PRODUCTION" qui les a gracieusement offerts à la NO FEDERATION DE GODILLE .)
LA sono est installée au bout de la cale, on attend le chronométreur officiel qui arrive à la voile du continent...Sera t-il à l'heure?
Les panneaux d'affichages des temps sont fixés sur le corps de la vieille grue. Les roadies descendent tables , bancs , caisses de bières, stock de t-shirts. La banderole officielle "Départ/arrivée" est tendue entre les deux mires de la ligne. La bouée soufflante réalisée par la grand designer Cyril des abers costarmoricains est mouillée à l'ouvert de l'anse. Maud, la secrétaire de la NO FEDERATION, déplace son corps de rêve à tous les postes et lance ses instructions d'une voix ferme et autoritaire qui sait pourtant rester douce et remplie d'un charme tranquille et maitrisé.
Le "théâtre" s'anime alors que le soleil prend lentement sa place au ciel.
Dans les cuisines,Yvon; aidé d'Ilona et de Sophie manipule déjà ses lourdes gamelles et découpe les lieux et les rougets, pèle les pommes de terre, émince les oignons. Il faudra bien la journée pour servir la cotriade de ce soir.
Enfin, tout se bouscule, les concurrents arrivent maintenant par vagues successives...Ils viennent des 4 coins du monde accompagnés de leurs familles et de leurs entraineurs. Du Golfe du Morbihan, de Belle Isle en mer, d'Hennebont, de Locmiquelic, de Lorient, de Nantes, de Rennes et même du lointain Montreuil. Nombreux aussi sont les concurrents groisillons qui ,bras croisés et regards fiers, jaugent l’épaisseur des bras des athlètes étrangers venus les défier dans leurs eaux. Nerveux, l'esprit déjà "dans la course", certains compétiteurs ont embarqué sur les canotes et empoignent les avirons pour quelques "runs" d'entrainement.
13.53 H : Le jury s'installe sur le podium. Le chronométreur officiel a chaussé ses impressionnantes lunettes en cul de bouteille, et vérifie ses trois chronomètres réglementaires.Le commentateur officiel tapote sur le micro et toussote pour s'éclaircir la voix.
Une brise de sud ouest amoindrie par les reliefs anime le plan d'eau en risées encore timides. Le cri strident d'un goéland résonne dans l'espace de Port Lay. L'ambiance est tendue comme un string sur la plage de COPACABANA .L'atmosphère est comme saturée de tension nerveuse tant les enjeux sont importants .
14/.00 H .Le premier "top" est donné. Le premier coureur lance la carène de son bateau vers la bouée à virer....
La foule compacte s’agglutine alors au bord du quai –ainsi qu’une vague humaine venue a l’assaut de la mer. Personne ne veut manquer une seconde de ces « runs» solitaires.
A peine les temps réalisés sont-ils annoncés qu’ils sont instantanément affichés sur le panneau géant par le scribe officiel.
Alors qu’il franchit la ligne d’arrivée sous les hurlements du public , François Robert (Olympique du Ter) explose littéralement les temps précédents. La bave aux lèvres ,les avant bras tétanisés par l’effort, il accoste la pente de la cale officielle. Sur son visage encore marqué par l’effort se dessine un sourire de vainqueur.
Les concurrents se succèdent sans temps mort, l’organisation parfaite des passages permettra de faire passer les quarante six coureurs engagés dans cette épreuve de « contre la montre ».
Personne encore n’inquiète François Robert qui signe déjà ses autographes au sein de la marée humaine. Plusieurs top modèles lui font discrètement de l’œil .
On a souvent tort de s’asseoir sur ses lauriers…Les faits le démontrent à chaque fois d’une manière brutale et impitoyable : Dès les premiers coup de « pelles » vigoureux donnés par Joel Morvan (Ar godille club de belle isle en mer ), les amateurs de godille comprennent. Ils comprennent qu’il ne faut jamais s’asseoir sur ses lauriers, même si on l’a déjà dit ! Gabarit compact, jambes d’acier, geste puissant répété avec la régularité d’un métronome, Joel ,revêtu de son célèbre "ty cheurt" « I love Belle isle », lance son embarcation quasiment à la vitesse du son ( 300 mètres / seconde. NDLR). Il effectue un virage presque parfait de la bouée officielle et rentre à la maison comme si il avait de l’acide de batterie à la place du sang. Les vaguelettes née du balancement de la coque s’en vont lentement rejoindre les roches de la côte en créant un tsunami respectable. Poing levé, sourire béat, il franchit la ligne en pulvérisant le meilleur temps. Le voilà lui aussi champion du monde. Le restera t-il ?
C’est ce que vous saurez lors du prochain épisode....!
(…A suivre)
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Bravo et merci à tous, godilleuses et godilleurs fous! pour cette belle édition!
Championne: Gaëlle Flahault de Locmiquélic
Champion:Nicolas Groleau de Locmariaquer

L'affiche des 1ers Championnats du Monde de Godille de Groix, signée Gildas Flahault, est en vente!
Tirage exceptionnel sur beau papier au prix de 20 euros, destinés à financer la construction de 2 bateaux identiques pour une compétition encore plus spectaculaire..!
Vous pouvez vous procurer cette affiche collector:
-dans certains commerces de l'île de Groix (Institut Iles et Elles, commerce Les Lunettes de Groix, Boutique Bleu Thé, restaurant le Cinquante, à l'Office de Tourisme de Groix et à la librairie L’Écume des Jours)
-à la Trinité sur Mer, au bar-restaurant L'Etage
-en nous adressant un mail à [email protected]
-lors des Championnats à Port Lay!